Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir' pourrait être l'adage qui a dirigé le regard de Boris Cyrulnik. Pour lui-même d'abord : à l'âge de 6 ans, il s'évade sur le chemin de Drancy qui va mener ses parents aux chambres à gaz nazies ; l'Assistance publique aurait pu faire de lui un garçon de ferme analphabète ; il est devenu un médecin qui ne cessera de vouloir comprendre son propre appétit de vivre. Ce n'est donc pas un hasard s'il fut le premier en France à s'intéresser au phénomène de la résilience. Qu'est-ce ? Simplement le constat qu'un traumatisme grave ne condamne pas pour la vie, que certains enfants battus, violés, ayant connu la mort de près ou le massacre des leurs, échappent au malheur programmé (enfants maltraités devenant parents maltraitants, etc.). En 1999, il publie 'Un merveilleux malheur' (éd. Odile Jacob), titre provocateur, qui affirme cela : on peut s'en sortir. Ce nouvel ouvrage, 'Les Vilains Petits Canards', explique pourquoi et comment. Pourquoi la parole d'un psy, d'un juge, d'une mère peut tuer ou sauver. Pourquoi le destin des 'mal-partis' n'est pas forcément de mal finir. C'est l'histoire d'une métamorphose, celle du vilain petit canard qui s'épanouit en cygne... et qui ne sera peut-être pas non plus un cygne comme les autres.