J'ai voulu replacer la cathédrale de Strasbourg dans l'écrin qui était le sien, au milieu de toutes les manifestations de la vie spirituelle et matérielle des hommes qui la bâtirent, la restituer au cœur du Moyen Age oü elle est née. Dans toute cette imagerie de pierre jadis polychromée et rehaussée d'or, comme un immense livre ouvert offrant au regard de tous les merveilles de ses enluminures, Notre-Dame est là qui manifeste à jamais la vie éternellement féconde, le mystère de la Vierge Marie, le mystère de Marie, le mystère de Stella. De maître Erwin à Jean-Richard Haesser, à travers une chaîne ininterrompue depuis des siècles, les maîtres de l'œuvre Notre-Dame ont pu penser les blessures de la cathédrale. Grâce à ses hommes, malgré la marche inéluctable du temps destructeur, malgré les outrages des guerres et des révolutions, malgré les iconoclastes de toutes les époques, aujourd'hui Notre-dame reste le témoin silencieux mais bien vivant de l'ésotérisme et du savoir-faire des bâtisseurs qu'elle cache dans ses vêtements de pierre et de verre.