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Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des derniers poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est approché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui, même si c'est à peu près ce qu'on avait demandé, même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court, à chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un 'c'est parfait' qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça'. L'angoisse qui vous prend lorsque le coiffeur a fini son travail, et qu'horrifié par votre nouvelle tête, vous le remerciez douloureusement avant de payer. Le hasard que l'on invoque pour justifier qu'on a regardé une émission populaire à la télé. Ces voisins que l'on ne salue jamais à la boulangerie, et que l'on croise avec embarras lors d'un week-end à Londres. Grand maître du court récit, l'auteur de La Première Gorgée de bière saisit la puissance des détails, de la beauté sensuelle d'une fleur à nos petites faiblesses sociales et quotidiennes. Il nous livre ici un florilège de trente-six clichés, de l'atmosphère de Roland-Garros sous la pluie, aux créatures microscopiques qui se promènent sous les paupières closes au soleil. Autant de petites vérités, à déguster dans l'ordre et le désordre, pour y revenir. Delerm, c'est sur la joie d'écosser des petits pois qu'il écrit. Trois fois rien, des petites choses aussi simples que les mots qui les disent, cueillies à la surface d'aujourd'hui, mais assez profondes poux que chacun puisse s'y retrouver. Dans un monde de plus en plus déshumanisé, sa littérature ressemble à un refuge ... Aujourd'hui, avec 'La Sieste assassinée', il dit 'l'hypocrisie du genre humain, les travers minuscules, mais si bien partagés'. Quelques courts textes, pleins d'humour, qui sont autant de petites madeleines, tantòt venues de la mémoire de l'enfance, tantòt contemporaines, et saisies à la surface du temps.