Le respect de votre vie privée est notre priorité En poursuivant votre navigation sur ce site, vous devez accepter l’utilisation et l'écriture de Cookies sur votre appareil connecté. Ces Cookies (petits fichiers texte) permettent de suivre votre navigation, actualiser votre panier, vous reconnaitre lors de votre prochaine visite et sécuriser votre connexion. Nous vous informons que conformément à la loi « informatique et libertés » vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, de portabilité et d’effacement de vos données ou encore de limitation du traitement. Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, sous réserve de la production d’un justificatif d’identité valide, exercer vos droits en nous contactant .
Elle ne regarderait pas la télé. Trop nul. Elle ne téléphonerait pas à son copain de WÜrzburg. Trop tard. Elle ne chercherait pas à savoir ce que faisait Mathilde avec sa bande. Trop con. Elle se laissait envahir par sa solitude et par le bonheur inquiet de ses vingt ans. Sa mère lui racontait qu'elle avait toujours eu un peu peur lorsqu'elle rentrait le dimanche soir à Caen pour rejoindre sa petite chambre du Gaillon, tout près de la fac. Puis, elle avait peu à peu adopté la ville. Sa grand-mère jadis allait tirer les vaches en chantonnant dans la rosée du matin, pour se donner du courage et parce qu'il faisait bon. Il avait fallu des dizaines de milliers de femmes comme elles, la triolette du Contentin, l'étudiante du Gaillon, l'ouvrière de la Radiotechnique ou de Moulinex, pour faire une ville. Et des hommes pour les aimer de cette passion tranquille qui ressemblait au ciel lorsque les nuages jouent sans hâte avec le soleil. En sus, quelques drames, la misère, le dur travail, la guerre, la crise les avaient tous et toutes durcis jusqu'à ce qu'ils ne croient plus qu'en eux-mêmes. '